Ma première Corrida....
Mise à jour du 15.05.08 : mes photos
Pour le grand WE du 8 mai nous sommes donc descendus à Nîmes pour le début des ferias. Juste le mercredi et le jeudi, quand on peut encore entrer dans les bodegas des cours intérieures (et faire la fête jusqu'au bout de la nuit dans la cour intérieure de l'hotel Imperator), que les rues ne sont pas noires de monde (et surtout remplies de viande saoule...).
Donc le jeudi à 18h j'assistais à ma première corrida : la corrida de "gala" avec Javier Conde, El Juli (remplaçant de la tête d'affiche, un autre espagnol blessé) et Sébastien Castella (un des seuls français présent sur le circuit). Pour en voir une fois une...
La fiche technique et photos du Midi-Libre :
Arènes de Nîmes : deuxième corrida de la feria
Temps : ciel légèrement voilé
Durée : 2 h 25
Entrée : 13 500 spectateurs, plus de billets à la vente
Poids des toros : 468, 514, 471, 464, 513 et 469 kg
Piques : douze rencontres avec les picadors
Résultat à l'arrastre : sifflets, applaudissements, quelques applaudissements, applaudissements, sifflets et vuelta posthume
-Javier Conde (ciel d'orage sur le mont Lozère et or) : sifflets et deux oreilles (la deuxième protestée)
-El Juli (vinaigre de Jerez et or) : deux oreilles et silence
-Sébastien Castella (évêque de Tolède et or) : deux oreilles (la deuxième protestée) et deux oreilles et la queue.
Photos Midi Libre (dans l'attente de mes photos à moi prises avec l'appareil d'un ami :-) ).
A priori, en lisant cela on ne comprend pas grand-chose si on n'est pas afficionado...D'ailleurs, notez que pour les matadors, un habit gris est un habit "ciel d'orage sur le mont Lozère", bordeaux est "vinaigre de Jerez", violet est "évêque de Tolède"... Moi qui me croyais hyper forte en couleurs et qui pensait que les hommes n'en connaissant que 10 au mieux (à tester mais normalement : bleu / rouge / vert / jaune / orange / rose / violet / marron.... et peut-etre saumon ou parme ou turquoise...).
Je vous laisse deviner sur les deux photos qui est qui....
En résumé, pour ma première corrida, c'était une grande corrida: beaucoup de récompenses (obtenir les oreilles et la queue du taureau OK c'est beurk c'est très très rare), ce qui témoigne en fait que le spectacle ne ressemblait pas trop à l'abattoir du boucher et que le matador, les picadors, les banderillos se sont plutôt bien comportés....
Au final une impression très ambigüe...
D'un côté, c'est un animal superbe et sauvage (à ne pas oublier) qui est sans presque aucune issue mis à mort: le nombre de toros épargnés en 5 ans dans les arènes de Nimes est de .... 1.... Au milieu de plus de 10 000 personnes (du voyeurisme ???), la bête est forcément perdue, elle est, comble du désespoir, sifflée lorsqu'elle est trop faible... J'avoue, au premier toro j'avais surtout envie de pleurer de tristesse.... Et quoi qu'on en dise c'est quand même une mal traitance de l'animal (après c'est sur que personne ne s'insurge autant sur le sort des poulets de batterie, des cochons de batterie etc...). Cela fait penser également aux jeux du cirque, à une régression certaine et à de la sauvagerie....
Si on dépasse ce côté-là et que l'on ne garde que l'esthétique.... Ce que j'ai un peu fait par la suite, je l'avoue, essentiellement en prenant des photos... Parce que sans cette distance, le spectacle est plutôt macabre (cf point 1...).
Il y a une véritable esthétique, morbide certes, une théâtralité dans les mouvements de ces hommes, un cérémonial... Si l'on excepte (ou accepte ??) le fait qu'un animal est mis à mort de manière un peu lente, le spectacle est beau, formel, flamboyant... Et finalement je comprend ceux qui y retournent, mais je ne crois pas (ne sais pas ?) si je serais de ceux-là...
Il faut vraiment que je vous montre mes photos...